Réalisation | |||
Mahamat-Saleh Haroun | |||
Scénario | ||
Mahamat-Saleh Haroun |
Ahidjo Mahamat Moussa | ... | Tahir | |
Hamza Moctar Aguid | ... | Amine | |
Zara Haroun | ... | Achta (Mother) | |
Mounira Khalil | ... | The Mute Girl | |
Diego Moustapha Ngarade | ... | Uncle Adoum (en tant que Diego Mustapha N'Garade) | |
Koulsy Lamko | ... | The Father | |
Garba Issa | ... | The Headmaster | |
Ramada Mahamat | ... | The teacher's wife | |
Hassan Boulama | ... | Hassan | |
Sossal Mahamat | ... | Teacher's assistant | |
Hadje Fatime N'Goua | ... | The doctor | |
Nouraldine Mahamat Alio | ... | Police chief | |
Christophe N'Garoyal | ... | Factory manager | |
Haoua Tantine Abakar | ... | Angry neighbour | |
Adoum Albert | ... | Fighting boy | |
Mahamat-Saleh Abakar | ... | Boy with football | |
Akacha Ali Kaya | ... | Pupil in front of school | |
Maki Malloum | ... | Hospital attendant | |
Charles Mahamat | ... | Policeman | |
Abba Sabre | ... | Cinema attendant |
Production | |||
Guillaume de Seille | .... | producteur | |
Kalala Hissein Djibrine | .... | line producteur | |
Abderrahmane Sissako | .... | producteur executif | |
Musique originale | |||
Diego Moustapha Ngarade | |||
Lumière | |||
Abraham Haile Biru | |||
Montage | ||
Sarah Taouss-Matton | (en tant que Sarah Taouss Matton) |
Tahir (15 ans) et Amine (8 ans) découvrent un matin que leur père à disparu. Après une journée d'incompréhension, leur mère avoue qu'il les a quittés. Incrédules, les deux frères partent le lendemain à sa recherche, apprennent qu'il a abandonné son travail depuis deux ans et demi, mais retrouvent par hasard sa trace sur un écran de cinéma. Dépités, les deux garçons décident de faire l'école buissonnière et volent la pellicule du film. Dénoncés, ils sont arrétés par la police. Pour les discipliner, leur mère, abattue, les envoie à la campagne, en pension dans une école coranique. Un changement de vie qui renforce leur désir de rejoindre leur père. Une tentative qui se solde par un échec et amène Tahir à s'interroger sur leur quête.
Au bonheur de la pellicule...
Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, ce second long-métrage de Mahamet-Saleh Haroun, après Bye Bye Africa rompt avec la tradition cinématographique africaine. Car, à la différence de la plupart de ses collègues, le cinéaste tchadien délaisse l'approche contemplative pour se situer dans le réel. L'historie, d'abord, part d'une situation que connaissent, selon lui, de plus en plus de familles de son pays. Ensuite, loin de privilégier les paysages, Abouna est ancré dans la ville. La grande, celle où Tahir et Amine vivent, mais aussi la petite, le village, où ils sont envoyés. L'attention que Haroun porte à l'opposition entre modernité et tradition, mais aussi entre laïcité et religion, révèle une manière résolument nouvelle, pour un Africain, de montrer son continent et pour nous, trop souvent habitués à sa misère ou à sa beauté, de le (re)découvrir. Enfin, le réalisateur énumère les détails de la vie quotidienne (la radio, les coupures d'eau....) qui sont pour lui autant de moyens d'appuyer le réalisme qu'il revendique.
Utilisant une photographie magnifique, où les couleurs rivalisent de chaleur, Abouna devrait donc être une réussite. Malheureusement, la multiplication des personnages, rarement à la hauteur, brouille le récit, et le montage haché de la dernière partie du film rompt avec le rythme soutenu mais fluide de ses deux premiers tiers. Des défauts qui n'entament pas le plaisir de voir le cinéma africain (hélas moribond) se renouveler.