Réalisation | |||
Ki-duk Kim | |||
Scénario | ||
Ki-duk Kim |
Min-soo Jo | ... | Mi-Son | |
Eunjin Kang | ... | Hoon-Chul's wife | |
Jae-rok Kim | ... | Monk | |
Jeong-jin Lee | ... | Gang-Do | |
Ki-Hong Woo | |||
Jin Yong-Ok | ... | Shop Owner in Wheelchair |
Production | |||
Kim Soon-Mo | .... | producteur | |
Musique originale | |||
In-young Park | |||
Lumière | |||
Jo Young-Jik | |||
Montage | ||
Ki-duk Kim |
Abandonné à sa naissance, Kang-do est un homme seul qui n’a ni famille, ni ami. Recouvreur de dettes sans pitié et sans compassion, il menace ou mutile les personnes endettées dans un quartier destiné à être rasé. Un jour, Kang-do reçoit la visite d’une femme qu’il ne connaît pas et qui lui dit être sa mère. Pour la première fois de sa vie, le doute s’installe en lui…
Quelque part entre le film de gang et le drame intimiste. Retrouvant des qualités formelles indéniables, l'auteur de "Locataires", "Printemps, été, automne, hiver... et printemps", ou encore "L'arc", réjouira ses fans de la première heure, grâce à un scénario tournant autour de la relation malsaine entre cette mère envahissante et indigne, et ce fils fuyant, montagne de violence brute.
Maniant la caméra avec minutie, adaptant ses plans à l'état mental de ses personnages (la mère est très souvent filmée en gros plan, prenant tout l'écran...), le réalisateur déroule avec habileté un scénario malin et moralement discutable, qui joue à la fois de l'émotion et du mystère. Retour dans le ventre de la mère symbolisé par une scène de sexe embarrassante, aide gênante de la mère dans l'affirmation de la virilité du fils, intrusion dans une intimité peu construite, la castration est en route, dévoilant peu à peu les faiblesses d'un personnage principal qui tue finalement tout ce qu'il touche (même un lapin, qu'il a pourtant décidé de libérer...).
On est donc heureux de retrouver Kim Ki-Duk à la barre d'un vrai film de fiction, renouvelant son approche de la sexualité, du rapport à la femme et de l'omniprésence de la violence. Le Lion d'or obtenu par "Piéta" à Venise est donc amplement mérité, célébrant la capacité du cinéaste à rebondir, et à exprimer une douleur immense, au travers d'un personnage de femme saisissant, tout en décrivant en fond, un certain Séoul sur le point de disparaître, fait de petits artisans incapable de faire face à des propriétaires avides d'argent.
Note du Capitaine : J'ai un petit faible pour les films de Kim Ki-Duk (depuis Samara surtout). Un film donc à voir.