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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 18:33

 

http://www.nouvellelune.fr/media/14195.jpg

 

Réalisation

 
Philippe Godeau    
 
Avec 

François Cluzet ... Toni

Bouli Lanners ... Arnaud
  Corinne Masiero ... Marion
  Juana Acosta ... Natalia
 
  Johan Libéreau    
  Lionnel Astier    
  Karim Leklou ... Bruno Morales
  Jean-Claude Lecas ... Christophe Lerognon
  Mohamed Makhtoumi ... Diego

 

Lumière
Michel Amathieu    
 
Montage
Thierry Derocles    

 

 


 

Toni Musulin est convoyeur de fonds depuis dix ans. Le 5 novembre 2009, à 10 heures du matin, il appuie doucement sur l’accélérateur de son fourgon blindé. À l’arrière de son véhicule, 11.6 millions d’euros…

 

http://www.passion-cinema.com/img/news/news-2012/11-6-frana-ois-cluzet-2611.jpg

 

Ce qui est sans doute le plus fascinant dans ce film, c’est qu’on est face à un véritable scénario de fiction, qui pourrait être la base d’un vrai film d’action ou d’un thriller implacable. N’importe lequel des scénaristes aurait bien aimé écrire une telle histoire, avec sa part de mystère, son côté complètement fascinant et presque absurde. Le souci, c’est que l’on est ici face à la réalité. Et une réalité extrêmement récente et encore présente dans les mémoires collectives. Personnellement, il y a quelque chose qui me gène dans le fait de mettre en scène aussi vite une telle histoire. Il faudrait avoir un minimum de recul afin de pouvoir mieux analyser un personnage taiseux et qui n’a rien livré (ou si peu) à la police. Il s’est même plutôt amusé avec elle. 11.6 a le mérite de ne pas prendre parti ni de juger le personnage. Le récit qui est fait a quelque chose d’assez clinique, renforcé par une esthétique très très froide (et qui ne me plaît pas des masses dans l’ensemble). Les couleurs sont presque absentes (si ce n’est la Ferrari rouge pétante) dans cette banlieue lyonnaise ainsi que dans les costumes. Le gris est bien la teinte dominante et semble indiquer que tout est, dans cette histoire, ni noir ni blanc. Ainsi, le film semble toujours un peu hésiter entre une vision très réaliste (mais ce n’est pas un documentaire) ou quelque chose d’un peu plus fictionnel. Ce dilemme, qui se pose forcément quand on s’attaque à quelque chose d’aussi récent, traverse tout le film et le réalisateur ne semble jamais véritablement en mesure d’y répondre efficacement. Sans doute parce qu’il n’a pas le matériau suffisant, étant donné le trop peu de temps de recul dont il dispose.
Le film ne peut pas se construire sur un suspense car, de fait, il n’y en n’a pas. Tout le monde connaît l’histoire et le film débute même par la rémission monégasque du convoyeur. D’autres ressorts devront donc être utilisés et c’est plutôt à la manière dont il va peu à peu imaginer et préparer son coup que 11.6 s’intéresse. Il montre en fait une partie du mécanisme qui a pu conduire Musulin (François Cluzet, très bon dans un rôle tout en intériorité et en colère rentrée) à commettre son acte. Il y a d’abord sa fascination pour les belles voitures, sa forme de pingrerie mais, surtout, les petites humiliations de ses chefs qui lui refusent des jours de congé et le traitent un peu comme n’importe qui. C’est sûr que ces éléments permettent de commencer à comprendre l’homme mais le film ne permet pas d’aller plus loin que des explications finalement assez simples. Des pistes sont lancées (une soirée branchée, une fille rencontrée) mais aussi vite délaissées, comme pour renforcer le mystère. La véritable psychologie de Musulin ne nous est pas montrée ici et il n’y a pas vraiment de tentative de le faire, là encore sans doute parce que la réalité est à la fois trop présente et trop partielle. Elle ne permet en tout cas pas vraiment de prendre des libertés trop importantes. Par contre, là où le film est vraiment intéressant, c’est dans la manière dont il montre comment, peu à peu, ayant conscience que son projet est dangereux pour ceux à qui il tient, il va tout faire pour couper les ponts. Mais c’est à sa manière, c'est-à-dire sans rien dire ou presque mais par petites touches. C’est notamment le cas avec sa copine qui finit par être excédée de son comportement mais aussi avec son collègue le plus proche qu’il va essayer d’écarter. Mais sinon, le film ne lève pas les interrogations, loin de là, et aurait presque tendance à en poser d’avantage. D’un personnage réel, le film ne souhaite pas faire un vrai « héros » de fiction et, ainsi, se perd un peu dans cet entre-deux pas forcément évident à gérer.

Mais on notera la présence de Lionel Astier un acteur trop peu exploité. (Si si, je vous le dit)

 

http://www.lefigaro.fr/medias/2013/02/21/53dff52c-7c36-11e2-b1fa-b4250dd84709-493x328.jpg

 

Note du Capitaine : Rha.... un biopic sur un cambrioleur français après Mesrine. En France, on aime bien nos cambrioleurs. Mesrine que je viens de citer.... Arsène Lupin aussi. Comme quoi, on ne sort définitivement pas de l'univers policier (que l'on soit d'un bord ou de l'autre.) Triste.

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