Réalisation | |||
Ben Drew | |||
Scénario | ||
Ben Drew | |
| Riz Ahmed | ... | Aaron |
| Ed Skrein | ... | Ed |
| Natalie Press | ... | Katya |
| Anouska Mond | ... | Michelle |
| Mem Ferda | ... | Vladimir |
Lee Allen | ... | Chris | |
Dannielle Brent | ... | Jo | |
Martin Serene | ... | Wild Bill | |
| Jo Hartley | ... | Carol |
| Nick Sagar | ... | Marcel |
Neil Large | ... | Terry | |
Tom Bacon | ... | Policeman | |
| Chris Wilson | ... | Police Dog Handler |
Mohan Randhawa | ... | Coke Buyer | |
| Karina Diglyte | ... | Brothel girl |
Lucy Flack | ... | Chris's Mum | |
| Gary Heron | ... | Client in brothel |
Robert Judd | ... | Trevor | |
Augusta McKie | ... | Fun Time Club Girl | |
| Dan McSherry | ... | Chief Riot Policeman |
| Steven John Nice | ... | Shopper |
Joshua Osei | ... | Young Chris | |
Faye Sewell | ... | Fun time Club Girl | |
| Kivanc Sezen | ... | Rich |
Clive Shaw | ... | Police car driver | |
| Paul Casson-Yardley | ... | Man in Funtime Club |
Danny Devall | ... | Drug Dealer | |
Finbar Fitzgerald | ... | Callum | |
Ged Forrest | ... | Butterbean | |
| Annie Handscomb | ... | Young Girl |
Akbar Merchant | ... | Dixie Chicken Worker | |
Eloise Smyth | ... | Jody | |
| Martin Walker | ... | Karaoke Singer |
Lee Whitlock | ... | Vince | |
Clara Castaneda | ... | Chanel | |
Keef Coggins | ... | Kirby | |
Ryan De La Cruz | ... | Jake | |
| Ben Drew | ... | Cab Driver |
Andrew Okello | ... | Kurt | |
Emily Shaw | ... | Jo's Daughter | |
Patrick 'Rage' Williams | ... | Schooly | |
Shelley Thunder | ... | Girl at underground (non crédité) |
Production | |||
Sagal Aden | .... | assistant producteur | |
Atif Ghani | .... | producteur | |
Andrew Hardwick | .... | line producer | |
Phil Hunt | .... | producteur executif | |
Justin Marciano | .... | producteur executif | |
Compton Ross | .... | producteur executif | |
Nick Taussig | .... | producteur executif | |
Kris Thykier | .... | producteur executif | |
Elena Valden | .... | assistant producteur | |
Lumière | |||
Gary Shaw | |||
Montage | ||
Farrah Drabu | ||
David Freeman | ||
Sotira Kyriacou | ||
Hugh Williams |
Kirby, ex dealer, vient de sortir de prison, Ed est une tête brûlée, Michelle, une prostituée sous surveillance et le jeune Jack, se trouve empêtré au sein d'un gang local. Chris est déterminé à se venger et Katya cherche désespérément à fuir ce trouble voisinage. Sans oublier Aaron, notre protagoniste, qui essaie juste d'être un type bien...
2003. Eminem raconte son histoire familiale dans 8 Miles, un film gentillet de Curtis Hanson. 2006. 50 Cent compte sur le réalisateur irlandais Jim Sheridan pour parer sa courte biographie de toute la puissance nécessaire pour en faire un électrochoc à la façon de son Au nom du père. En vain, Réussir ou mourir n’est qu’académisme.
Le rappeur Plan B de son vrai nom Ben Drew, est britannique, issu des quartiers Est de Londres, et là bas, l’académisme hollywoodien et les bonnes manières, on s’en torche les intentions. Pour son premier film en tant que réalisateur, Drew préfère opter pour la démarche viscérale, celle typiquement britannique où l’auteur vide ses tripes dans une oeuvre défouloir nourrie à la souffrance, qui renferme tous les traumas et les expériences les plus crues. Il ne raconte pas sa vie, mais son quartier, ce qu’il a pu côtoyer, voir, vivre de l’intérieur.
Sans aucun décorum et armé de tous les tics orduriers du bad boy local, il réalise une oeuvre malaisée où il est difficile d’entrevoir la lumière. Héritier dégénéré d’un certain Dickens dont le déterminisme social dictait le fil de sa plume, il nous plonge dans la misère totale, celle du quartier de Forest Gate, où du sol bitumé, rien de bon ne peut vraiment ressortir. Du béton fêlé et des murs tagués, les mauvaises racines prospèrent sous toutes leurs formes : viol de gamins, exploitation de la femme, sans papiers ou cliente accro au crack, asservie à la prostitution à la chaîne, môme embrigadé dans des gangs sanguinaires, deal et destruction massive des esprits par la drogue... Le constat est unilatéral, il ne prend la peine que de s’arrêter sur ce qu’il y a de plus obscur au risque d’une généralisation facile, mais qui répond à un point de vue jeune et rageur. Le résultat est pénible dans son explicitation, effrayant dans son inéluctabilité, parfois lassant dans le refus du cinéaste de prendre des gants. Ben Drew ne louvoie pas et nous plonge dans un bain de crasse dans lequel les amateurs de réalisme cru pourront mettre leur sensibilité au défi.
Relaté avec verve par sa musique hip hop, qui sert de narration, le film choral, qui défonce les politiques et notamment celle de David Cameron, se fend d’une structure éclatée qui mène vers le même point, l’annihilation de la plupart des protagonistes, voués à l’auto-destruction dès leur naissance, avec dommages collatéraux forcément injustes et douloureux. Heureusement, comme dans toute tragédie, une ouverture, une échappatoire vers un rayon de soleil ferme le film, une nécessité pour rendre autant d’immondices supportables.
Expression enragée de la colère d’un ancien jeune acteur du quartier, Ill Manors réussit son coup à sa manière, exaltée, virulente et excessive. On n’y retrouve pas le recul presque apaisé de Ken Loach ou de Mike Leigh qui ont tous deux fait des films remarquables sur ces quartiers (au hasard, All or nothing pour Leigh) ; le regard de ces deux auteurs d’une autre génération est différent, mais la volonté demeure plus ou moins la même : le refus du déterminisme social et la dénonciation du système. Même objectif, pour une approche viscéralement opposée (Ben Drew ne va que rarement chercher le bon chez l’autre), Plan B accomplit son oeuvre en révoltant le spectateur et en suscitant par l’excrémentiel des interrogations quant aux vertus du système ultra libéral britannique que l’on nous vend comme un modèle, mais dont les laissés-pour-compte, véritable zombies des cités, ont su se manifester durant l’été 2011, en dehors de toute fiction, lors des tristement célèbres révoltes des banlieues qui n’ont rien eu à envier au mal français exprimé par Kassovitz dans les années 90 dans La haine.
Note du Capitaine : JE N'ECOUTE PAS DE HIP HOP!!!!!